Notre proposition pour la modernisation et l’extension du Repos Maternel s’est fondée sur deux partis-pris. Le premier, induit par la fonction même de l’institution, vise à tirer pleinement parti de l’image positive véhiculée par le château et sa représentation dans l’imaginaire collectif pour offrir un cadre de vie optimal aux résidentes et permettre l’émergence d’une revalorisation personnelle et sociale. Le second est d’ordre paysagé et prend en compte le contexte environnemental exceptionnel que représente le parc.

Considérant que le parc et le château forment un ensemble à préserver, et que toute extension visible nuirait à la qualité architecturale et paysagère du site, notre choix a été de se fondre dans la topographie du parc.

Ainsi, nous avons maintenu la totalité des hébergements au sein même du château afin de faire bénéficier les résidentes du prestige et du charme d’une telle demeure ; tandis que les espaces de services collectifs, la restauration et les bureaux des équipes de gestion du foyer sont regroupés dans une extension semi-enterrée dans le prolongement du rez-de-jardin existant du château.

Formant une assisse légère, tel un socle sur lequel le château serait posé, l’extension se développe autour d’un patio central entièrement vitré qui diffuse la lumière naturelle dans les espaces tout en protégeant les résidentes et leurs enfants des regards extérieurs. Les façades latérales, encaissées dans le sol au niveau des sauts de loup, sont éclairées par de larges cours anglaises périphériques qui offrent des conditions d’éclairement naturel optimales.

Depuis les abords du site, la perspective lointaine du projet ne laisse voir qu’une fine bande horizontale de façade, protégée par la corolle béton en suspension qui entoure le projet.

Le toit de l’extension est couvert d’une prairie fleurie en continuité avec l’existant qui vient recouvrir les modelés de sol et talus jusqu’au pied du bâtiment où une ceinture basse de vivaces apporte de la lumière. Les plantations de graminées souples et de fleurs forment un effet de nuage mouvant et doux. Accessible directement depuis le rez-de-chaussée du château, le jardin haut est déconnecté du parc, acquérant ainsi un statut privé, protecteur, rassurant destiné aux occupants du lieu.

Afin de rendre au château son faste originel, les ajouts anachroniques en façade ont été supprimés. Les prestations d’origines qu’il avait perdu avec les rénovations successives lui ont été rendues, comme notamment les fenêtres en bois (avec stores intérieurs) et l’ensemble du réseau de récupération d’eaux de pluies qui se faisait par des gouttières en façade a été réintégré à l’intérieur de l’édifice.

Un bâtiment autonome, implanté à proximité du château, regroupe l’ensemble des services administratifs. Son implantation et son écriture simple – de type « petite maison » avec un toit à double pente et une enveloppe en bardage bois – répondent à l’usage du bâtiment, laissant au château le rôle d’élément fort du site.